CAKE ne fait pas vraiment parti de ces films que l'on choisit au premier coup d’œil ou qui ont ce petit quelque chose qui vous donne une envie irrésistible de le regarder. Et pourtant, cette coquille assez obscure cache une petite perle qui s'appelle Jennifer Aniston.
À mi-chemin entre une mise en scène cynique mais réaliste de la vie et une leçon de vie qu'il faut en tirer, Daniel Barnz nous offre sûrement l'un des drames les plus touchants de ce début d'année. La performance des 4 acteurs principaux confirmera que la qualité prime sur la quantité.
4 acteurs suffisent pour faire tourner le film, sans oublier les personnages qui font une brève apparition.
Choisir de faire un film sur la souffrance d'une femme, sans chercher à en créer une histoire épique digne des super-héros, c'est un pari qui a été pris.
Humour, cynisme, sarcasme, compassion, amour, doute, folie, colère, dépression, courage… même la peur et le désespoir ! Toutes les émotions sont évoquées, voire même montrées.
En regardant le film, on sait par où tout commence et comment l'histoire se termine. Pas de fausse surprise, tout est clair dès le début.
Des mouvements de caméras aux paysages des scènes, chaque détail semble être en accord avec le thème/l'émotion du moment. Si la scène en question est triste, les plans seront longs et large, et ils mettront en scène le sentiment de solitude dans cette tristesse.
Chacun des personnages reflète une des parties après un événement tragique : le déni, la colère, le désespoir, l'espoir ou encore l'acceptation. Entre Silvana qui symbolise l'espoir tant elle croit que Claire fera mieux un jour, Roy qui est un peu dans le déni des raisons qui ont poussé sa femme à les abandonner lui et son fils en se suicidant, Nina qui a cédé au désespoir et même Claire qui succombe à la colère… tout est là, dans différentes directions.
Elle, qui nous avait habituée à la voir dans des rôles bien plus drôles et bien plus joyeux, nous dévoile vraiment un nouveau visage en incarnant Claire Bennett : une femme blessée physiquement, fermée mentalement et brisée intérieurement. Une vraie transformation de son image mais aussi de son physique, elle est vraiment moins radieuse, plus détruite et plus "réelle".
Durant tout le film, Claire voit souvent Nina. Et pourtant, Nina s'est suicidé quelques temps auparavant. Ce détail, qui n'est pas magique ou céleste, est le fruit d'une addiction durant tout le film et s'explique petit à petit jusqu'à ce que Claire règle ce problème.
Un drame vise déjà un certain type de spectateur mais une histoire sur la souffrance d'une femme réduit encore plus sa cible.
Contrairement à un des points positifs précédents, je trouve aussi que certains plans sont d'une longueur superflue. Je sais qu'il faut montrer toute l'émotion qui émane d'une partie de la vie de cette femme mais une fois que l'idée est exploitée, il ne faut pas l'assécher.
Dès le premier tiers du film, selon mes souvenirs, l'histoire devient prévisible. Ce qui n'est pas clairement expliqué dans le film devient subtilement évoqué jusqu'au bout, comme une devinette. Savoir ce qui a causé son accident n'est pas nécessaire pour comprendre le développement du film, c'est le côté prévisible de ce détail qui doit être souligné, ici.
Un titre donne une idée sur toute l'histoire du film de manière générale. Celui-ci ne parle que d'une seule et unique chose : la fin du film. Et encore…
CAKE est un bon film mais il faudra se positionner dans la cible visée (et réelle) ou accepter de voir la réalité violente d'une vie tourmentée. Tout le monde peut comprendre le but final du film, en pensant à soi-même ou quelqu'un de son entourage. Dans le cas contraire, l'histoire vous paraîtra longue et (trop) plate pour s'y intéresser. L'action du scénario réside seulement dans le mélange humour/cynisme/sarcasme et l'immersion dans la compréhension du personnage.
Jennifer Aniston présente une autre facette de son jeu d'actric dans un film qui la rend plus "accessible" et montre le meilleur d'elle-même malgré son rôle qui ne devrait montrer que le pire. Le reste du casting la tire vers le haut jusqu'à qu'elle les tire à son tour.