L'Armée du Ruban Rouge, une organisation militaire souhaitant dominer le monde et autrefois défaite par Goku petit, renaît de ses cendres !
La grande entreprise maléfique fait appel à un brillant descendant du Dr Gero pour construire de nouveaux cyborgs capables de tuer les protecteurs de la Terre, après les avoir fait passer pour les grands méchants de l'histoire. Piccolo découvre leurs plans et va se dresser devant eux, avec Gohan, pour sauver le monde.
Dans un scénario beaucoup moins développé qu'on aurait pu l'espérer, le film puise rapidement dans 2 arcs liés du manga d'origine pour expérimenter un nouveau style graphique et faire évoluer deux héros souvent mis de côté.
Goku et Vegeta ne sont pas sur Terre durant cette histoire et j'aime le but scénaristique que cela sert. En effet, Piccolo (qui porte le film du début à la fin) et Gohan deviennent ainsi les deux protagonistes de l'histoire et le changement fait du bien ! Enfin un film qui n'est pas uniquement centré sur le héros de Dragon Ball et un méchant important vaincu sans son aide ! En revanche l'explication donnée par le scénario pour ne pas appeler Goku et Vegeta à la rescousse est extrêmement décevante, au point où j'aurais encore préféré qu'ils omettent d'en parler…
On note également qu'on a la chance de voir une partie de la Team Z participer aussi au combat, même si leur utilité et leur temps d'écran sont minimes. Buu est absent et je préfère ne pas parler de la raison donnée car je vais m'énerver, d'autant plus que c'est en contradiction totale avec le manga d'origine…
On ne va pas se mentir : le film mise fortement, pour ne pas dire uniquement, là-dessus. (qui a parlé de vendre de nouvelles figurines et produits dérivés ?)
Et bien que ce soit amené tellement facilement que ça en devient frustrant, c'est un plaisir de les découvrir et de les voir. Et pour revenir au point précédent, sans que ces power-up ne soient l'idée du siècle, ça a le mérite d'être un petit peu plus original que les incrémentations habituelles du Super Saiyan.
Le final est un très grand moment : de la référence du trait, à l'apparition de la nouvelle transformation, jusqu'à la technique finale et sa symbolique. Si on ne devait garder qu'une scène du film, ce serait celle-ci sans la moindre hésitation. Cependant, je le trouve beaucoup trop court, la scène aurait dû être rallongée en ajoutant d'autres séquences d'action ; on a à peine le temps de s'émerveiller que c'est déjà terminé et c'est dommage.
Comme le film puise dans énormément d'idées des 42 tomes d'Akira Toriyama remontant à avant Dragon Ball Super, il y a plusieurs petits flashbacks explicatifs, de quoi se remémorer avec un grand sourire l'époque des scénarios réussis !
Personnellement, j'ai trouvé le nouveau rendu graphique extrêmement déplaisant. La 3D n'est pas belle, les traits donnent l'impression de voir une cinématique de jeu vidéo, Gohan en tenue d'étudiant est complètement raté et fait plus jeune. À la moitié du film, l'œil s'y habitue, mais personnellement je n'adhère pas à ce style d'animation.
Les combats au corps-à-corps sont franchement décevants. Le combat dans la forêt au début du film est raté, on ne comprend rien à l'action. Le premier combat de Piccolo avec les « onomatopées » est ridicule et dénaturé. Pour le reste, c'est vraiment très pauvre, on sent que la quantité a été privilégiée à la qualité, on en oublierait presque que Dragon Ball est à l'origine un manga d'arts martiaux tant les personnages passent parfois aux boules de ki à distance après seulement quelques secondes de combat rapproché.
C'est le comble tout de même d'avoir un film Dragon Ball où on ne retient rien des combats hormis les transformations et Kikoha, non ? Sachant que ce film fait suite au film Dragon Ball Super Broly qui avait brillé sur les combats lors de sa sortie dans les cinémas japonais en décembre 2018, DBS: Super Hero laisse un goût amer.
Il y a un certain nombre de passages ridicules et des incohérences avec les faits établis dans Dragon Ball. Sans spoiler, on peut citer : la « mise à jour » de Shenron, le temps affirmé pour rassembler les Dragon Ball, le sommeil de Buu… À côté de ça, plusieurs personnages sont détruits, le côté superficiel de Bulma est caricaturé à l'extrême, Beerus perd de son aura (menaçante) de Dieu de la Destruction et Gohan est devenu complètement débile… et pour ce dernier, le contraste est d'autant plus fort que sa fille Pan est très intelligente pour son âge.
Beaucoup trop de blagues sont mal dosées et font hausser les yeux au ciel. Certaines d'entre elles ne sont pas mauvaises bien sûr mais beaucoup m'ont dérangées car je trouvais que cela ne collait pas à l'esprit de la licence, en plus de ne pas être drôles (pourtant je suis bon public). Et puis l'obsession installée pour les paires de fesses m'a rendu mal à l'aise.
On nous montre un événement inédit que tout fan rêve de voir depuis des décennies, sans prendre le temps de nous démontrer comment c'est arrivé. C'est un moment qui m'aurait fait très plaisir à voir s'il avait été considéré à sa juste valeur : il aurait dû être bien amené et constituer un passage important d'un film ou d'un épisode. J'ai eu l'impression que cette scène est jetée avec mépris à la gueule des fans en disant « tenez, c'est ça que vous voulez, voilà vous l'avez ».
Malgré une tentative honorable de se démarquer de la recette habituelle, ce film est bien en deçà des autres films Dragon Ball. Le coche est raté, le retour aux sources essayé ne traduit en réalité rien de plus qu'un manque d'idée. Le film n'est pas vraiment beau à voir et l'histoire ne relève pas le niveau. Le seul intérêt du film réside dans le final et dans les transformations des deux protagonistes, mais là encore, on regrette que leur origin story soit trop facilement expédiée. Tout comme on peut déplorer de découvrir des méchants qui n'ont pratiquement aucune histoire.
Étant fan du manga et de son univers, j'ai quand même passé un assez bon moment devant le film, sans m'ennuyer. Mais j'ai la sensation de ne pas avoir été respecté en tant que spectateur et bien que je n'attendais rien du film… je suis quand même déçu. Je pense que Dragon Ball Super: Super Hero risque de ternir l'image de la licence à cause de son cocktail grosse exposition mélangé au cruel manque de qualité par rapport au contenu habituel. J'espère sincèrement que le prochain film reviendra au niveau des précédents.
Ps : Si vous êtes myopes et (vraiment) fans de Dragon Ball, regardez le film avec des lentilles à la place de vos lunettes car vous risquez de vous sentir comme Piccolo devant Gotenks combattant Buu…