Le tailleur Kingsman est de retour pour une seconde aventure encore plus grande et toujours plus classe avec un nouvel ennemi : Poppy, une femme de pouvoir qui est à la tête du plus grand business mondial, une nouvelle agence : les Statesman, alias les cousins américains chez qui Eggsy et Merlin vont chercher de l'aide et forcément, de nouveaux personnages.
Mais aussi, beaucoup de liens avec ce qui s'est passé dans le premier film : le retour de Harry qui s'est pris une balle dans l'oeil à cause de Valentine, le retour d'un agent raté des Kingsman qui travaille pour Poppy et la nouvelle relation qu'Eggsy entretient... tout pour donner plus de matière à l'histoire.
Ce qui fait aussi la force de Kingsman, en dehors d'une bonne histoire d'espions d'un nouveau genre, c'est son côté drôle. On sent que l'esprit du film est censé être sérieux mais rien n'empêche les scènes d'être drôles pour autant, surtout pour Eggsy qui se retrouve dans des situations aussi improbables les unes que les autres.
Hier lors d'une rencontre avec Matthew Vaughn, le réalisateur a avoué qu'il "n'aime pas la violence et le sang", tout en ajoutant que sa référence en terme de violence n'est autre que "Tom & Jerry" parce que c'est une violence qui fait rire.
Pour ne pas trop tomber dans la répétition, le réalisateur se concentre de plus en plus sur les personnages et sur le développement de leur histoire pour alimenter celle du film, tout comme c'est le cas ici avec le retour de Harry, qui devait être mort à la fin du premier film, ou encore Eggsy qui est en couple avec la princesse suédoise qu'il avait pu libérer (et faire autre chose avec elle) à la fin du premier film.
Ce n'est plus une surprise puisque nous le voyons dans les bandes annonces mais elles ne dévoilent pas dans quelles circonstances il va revenir. Et je ne le dirai pas non plus, c'est mieux de le découvrir au cinéma mais je peux juste expliquer que même si son retour n'était pas indispensable pour faire un deuxième film, il s'avère être très intéressant pour certains détails et notamment en ajoutant une touche comique autour de son personnage, malgré lui.
Les scènes d'action très minutieusement chorégraphiées sont un autre point fort du film : l'ouverture du film ou le dernier quart du film par exemple demande une grande précision et beaucoup de répétitions de la part des acteurs. Vaughn a précisé hier qu'il "incite les acteurs à jouer leurs scènes tant que c'est safe" et certains coups ont vraiment été pris par certains acteurs mais c'est ce qui rend les cascades plus authentiques.
Se cantonner aux Anglais avec une simple refonte du service secret Kingsman aurait été une grosse erreur. Mais étendre l'univers avec les "cousins américains" s'avère être une très bonne idée pour plusieurs raisons : + de personnages, + de possibilités, + d'armes, + de combats différents, + de décors à découvrir ou encore + d'affinités/rancunes. Et grâce à ça, on ne tombe pas dans l'ennui ou la répétition exacte du premier film.
Tout comme Valentine, Poppy s'attaque à quelque chose de vrai. Le sujet de Poppy touche aussi le monde entier, ce qu'elle vend fait d'être une personne extrêmement riche mais aussi une psychopathe qui cherche à faire quelque chose autour d'un vrai problème... sans pour autant le régler !
Entre Roxy (Sophie Cookson) qui fait son retour, Poppy (Julianne Moore) en grande méchante et l'arrivée de Ginger (Hale Berry) qui est l'équivalent américain de Merlin (Mark Strong), les femmes se font un peu plus nombreuses dans cet univers et nous espérons en voir plus par la suite.
Après avoir arrêté la grande méchante, les cousins Kingsman et Statesman deviennent frères et la reconstruction se fait petit à petit pour les deux agences mais chaque petit choix qui se passe à la fin du film laissent notre imagination déjà travailler sur la suite qui est déjà en préparation. Plus d'interactions entre les deux agences, "une histoire folle et un méchant différent" seront à venir selon le réalisateur Vaughn.
Malgré tout, Poppy (Julianne Moore) ne surpasse pas la prestation de Valentine (Samuel L. Jackson), au contraire elle ne fait que l'égaler dans son choix d'un sujet réel mais son plan ressemble beaucoup au sien même si elle propose une solution moyennant une contrepartie importante des leaders du monde. Elle manque de ce petit quelque chose qui en fera une grande méchante dont on se souviendra après avoir vu le film.
En voulant faire toujours plus grand, certaines scènes sont clairement tournées sur fond vert (voire complètement recréées en images de synthèse) et on le sent de manière assez flagrante parfois avec des mouvements de caméras qui devraient cacher ces effets. Mais on sent toujour la couche d'effets spéciaux qui est là...
Sans trop vous spoiler, vous savez déjà après avoir vu la bande annonce que des personnages vont mourir dès le début de l'histoire. Cependant, il y aura d'autres surprises, notamment la mort d'un des personnages principaux qui se sacrifie pour aider Eggsy. Un sacrifice qui n'était pas nécessaire et qui aurait très bien pu être évité, surtout qu'il faudra remplacer ce personnage à un moment donné.
Ce deuxième Kingsman n'est pas un échec, il est juste un peu moins bon que le premier. On y retrouve ce qui a fait le succès du premier film, à un détail prêt qui y est un peu trop identique, mais les nouveaux ajouts rendent l'histoire toujours aussi intéressante et captivante. On joue sur les clichés et on en rit, Kingsman Le cercle d'or mérite largement une suite pour explorer ce qu'il y a de nouveau dans l'histoire.