Au temps où l'abolition de la ségrégation raciale aux États-Unis a été prononcé le 2 juillet 1964 par le président Johnson, de nombreuses inégalités et discriminations subsistent jusqu'à ce jour. Les minorités raciales subissent beaucoup d'injustices, particulièrement les noirs américains.
Selon les statistiques du National Registry of Exonerations Les Noirs représentent 13% de la population américaine, mais comptent pour 47% des 1.900 déclarations d'innocence après des erreurs judiciaires depuis 1989. Les Noirs innocents ont 12 fois plus de risques d'être injustement condamnés dans une affaire de stupéfiants que les Blancs innocents. Et enfin d'après le site d'investigation PRO REPUBLICA, Les jeunes hommes noirs tués par la police sont 21 fois plus nombreux que les jeunes hommes blancs.
C'est dans ce contexte assez hostile que George Tillman Jr. a réalisé THE HATE YOU GIVE (référence au terme Thug Life de tupac, qui veut dire dans ce contexte la haine que l'on donne aux enfants fait empirer les choses.) Ce film met en scène Starr Carter, une jeune lycéenne afro américaine vivant dans une zone résidentielle pauvre très majoritairement habitée par des noirs mais qui étudie dans un lycée essentiellement composé de personnes blanches dans une autre ville. Dans ce film elle verra son ami d'enfance Khalil, se faire tué injustement par un policier blanc. Du coup; l'équilibre entre sa vie dans son quartier et sa vie au lycée s’en verra perturbée. Nous allons vous dire pourquoi c’est un très bon film.
Dès le début du film nous sommes plongés par le père de Starr dans un discours poignant à propos de ce que doivent faire face les afro américains aux &Eaute;tats-Unis, on nous montre à quel point un noir doit se tenir à carreaux pour éviter les ennuis et les bavures policières. Ensuite, on voit les deux mondes dans lesquels Starr vit, ils sont très distincts (quand elle est au lycée ou avec ses amis de son lycée l'éclairage est blanc et quand elle est dans son quartier l'éclairage est a une teinte plus orangée et foncée) on voit donc bien la dualité de sa vie. Cela est représentatif des villes aux US dans certains états où il y a des quartiers complètement noirs et d'autres complètement blancs avec la plupart du temps la partie noir pauvre et dangereuse et l'autre riche. Le fait que les villes ne soient pas mélangées "ghettoïse" les noirs souffrant déjà de discrimination qui tombent pour certains dans la drogue les crimes et la violence. C’est un des thèmes qui est un peu traité dans ce film car si les parents de Starr l'ont mise dans cette école, c'est pour l'éloigner de toute cette violence et d’une “doomed life” (une vie condamné dans la misère ou la violence). Dans sa vie au lycée, elle a un petit ami blanc et des amies blanches où elle n'a pas du tout les mêmes préoccupations que quand elle est dans son quartier, ces deux mondes vont en quelques sortes s'entremêler à la mort de Khalil.
Dès lors son ami tué injustement par un policier blanc, la vie de Starr est bouleversée. En plus du traumatisme, elle ne se sent plus à l'aise dans son lycée car elle se rend compte que même si elle traîne avec des amies blanches, elle n'est pas perçue de la même manière qu'elle, en plus de ne pas être comme elles. De plus elle subit des pressions de la part de mauvaises fréquentation de son défunt ami.
Ce qui est important dans ce film c'est vraiment cette partie car le film prend presque des allures de reportage car le film met en lumière un racisme sous-jacent c'est à dire que ce n'est pas un racisme affirmé et conscient, c'est juste qu'il apparaît à travers certaines phrases, façons de penser, actes inconscients et ce racisme ce film tient à le combattre surtout à travers certaines scènes pour ouvrir les yeux du grand public. L'abattage médiatique et les médias en général sont aussi dénoncés car les médias font passer le policier en question comme quelqu'un de gentil, responsable alors que quand on regarde les antécédents de ce policier c'est faux, tout est fait pour que le public pense d'une certaine façon et en réalité c'est souvent le cas.
Et enfin le système judiciaire nous montre encore comment les minorités raciales en particulier les noirs sont injustement jugés et comment certains policiers récidives leurs bavures sans vraiment être inquiétés. L'un des meilleurs points vient vers la fin du film lorsqu'une scène nous montre totalement le sens du titre du film et comment briser ce cercle de haine et de meurtre.
⚠ TRÈS GROS SPOIL : le plus jeune frère de Starr, en colère et en même temps apeuré prend une arme pour défendre son père qui est menacé non seulement par un chef de drogue et aussi par des policiers mais Starr passe devant son petit frère et lui demande de poser son arme et ensuite tout le monde lâche son arme).
THE HATE YOU GIVE est un très bon film qui met en lumière le système américain injuste et on peut le dire raciste, a travers une jeune adolescente afro américaine, peut être justement pour s'adresser aussi à la nouvelle génération pour qu'elle ne répète pas les mêmes erreurs que l'ancienne. Et surtout pour qu'elle puisse plus marquer le public.