3 ans et demi après la version sortie au cinéma et énormément reconstruite par Joss Whedon, le réalisateur Zack Snyder revient pour dévoiler au monde entier sa vision d'origine de la première aventure d'équipe de super-héros DC Comics. Grace à HBO Max, la Ligue des Justiciers s'offre un second souffle et WarnerMedia aide à sortir le film à l'international.
Heureusement pour nous, le film sera disponible dans quelques heures et pas à partir du 22 avril comme originalement annoncé. Mais que vaut ce film ? Doit-il être le « cul-de-sac » que Walter Hamada aimerait qu'il soit ? Devrait-il être dans le nouveau canon du DCEU ?
Comme chacun des points, celui-ci reste à la fois une comparaison avec le film sorti en salles mais aussi une observation objective. Dans cette version, tous les personnages ont le temps d'obtenir une mise en avant, le temps d'évoluer dans un contexte donné, le temps d'obtenir un contexte et tout simplement le temps d'être appréciés. En terme de comparaison, ce sont parfois des traits de personnalité entier qui ont été retirés du film, Zack Snyder remets donc tous ces éléments importants dans cette version, important pour leur compréhension mais aussi important par simple respect pour le travail des acteurs.
Que ce soit les personnages secondaires, les super-vilains ou les super-héros, tout le monde a sa place. Et pour aller même plus loin, certains personnages viennent à la vie dans cette version, c'est le cas de Ryan Choi qui avait que totalement retiré du film, ou Darkseid, l'ennemi le plus menaçant qui est tapi dans l'ombre. C'est surtout le cas de Victor Stone alias cyborg, incarné par l'acteur Ray Fisher, qui n'a pas du tout été respecté avec la version original du film. Comparé à cette version, Cyborg dans le film de 2017 faisait office de figurant, de cameo, d'apparition bonus… et cela implique son histoire, sa famille et son évolution.
Steppenwolf a le mérite d'avoir enfin un vrai trait de caractère, une vraie personnalité et surtout, un but réel. Plus imposant et plus motivé, il sert de menace encore une fois mais seulement pour justifier le fait qu'il existe quelque chose « de plus obscur » et bien plus redoutable que lui : son maître et seigneur d'Apokolips, Darkseid. Son design est aussi plus intéressant, moins générique et vachement plus marqué, avec des expressions faciales plus marquées (et un potentiel pour des memes de gros yeux 🥺 énorme).
Et dernièrement, parlons des personnages qui ont aussi changé pour le mieux : Bruce Wayne est moins partout (il n'est pas derrière toutes les intrigues), Arthur Curry est moins lourd (pas de machisme), Barry Allen est moins gênant (fini la K-Pop ou le Brunch) et Clark Kent est bien plus en paix (sa seconde chance ne sera pas gâchée). Pour citer une amie tel qu'elle a décrit Aquaman, je dirai que tous les personnages sont ici des « forces tranquilles ».
Quatre heures de film, c'est long en terme de durée mais ce n'est pas long en terme d'appréciation. Il faut se rappeler que ce film, nous aurions dû le voir en novembre 2017 et qu'une fois que vous l'aurez vu, vous ne pourrez plus le découvrir pour la première fois. Le découpage du film en 7 parties, et non pas seulement 6, fait totalement sens comme le réalisateur l'a expliqué plusieurs fois ces derniers jours : cela permet de bien comprendre que l'histoire passe un nouvel acte, et cela permet aussi de pouvoir proposer l'option d'avoir un entracte ou une découpe de manière épisodique.
Si vous comptez regarder le film d'une seule traite ces chapitres vous serviront seulement deux petites virgules ou d'introductions. Si vous comptez regarder le film en plusieurs fois ou vous arrêter en cours de route c'est parti débute avec l'affichage du titre, ce qui permet d'avoir le temps de mettre en pause le film pour pouvoir aller faire une pause pipi ou refaire le plein de nourriture avant de repartir ou encore s'arrêter vraiment pour reprendre à un autre moment sans couper l'action.
Parmi les reproches fait au réalisateur au fil des années, celui-ci pourrait être corrigé pour les personnes qui ont souvent douté de lui. Après avoir tout simplement noyé ce film de références à des comics ou bibliques dans Man of Steel (2013) puis BATMAN v SUPERMAN : L'aube de la Justice (2016), le réalisateur a plus ou moins diminuer cette partie-là et décidé de plus se concentrer sur le cœur du film et de l'histoire.
C'est un peu comme s'il avait pris les meilleurs éléments de ses films précédents, en améliorant ses capacités techniques sans changer son style et en ajoutant le minimum de nouvelles choses pour obtenir la formule la plus adéquate et la moins surchargée pour le grand public. Pour clarifier, si vous êtes un fan des deux premiers films, vous allez probablement adoré celui-ci. Mais si ces deux films ne vous ont pas vraiment plu, il y a quand même peut-être une chance que ce film nous réconcilie avec son travail.
Et enfin si vous avez vraiment aimé la version de 2017 de Justice League, vous allez peut-être devoir éviter de regarder ce film.
Ce point rejoint pratiquement les précédents : l'histoire est le cœur du film, Cyborg est aussi le cœur du film, l'équipe est aussi au cœur du film… Sans ces éléments là, le film entier tombe à l'eau et c'est l'une des (nombreuses) raisons qui font que l'histoire remanié en 2017 tombait à l'eau. Certaines explications et certains choix que je souhaitais en avez décidé de prendre non plus aucune logique une fois que ce film leur redonne leur état d'origine.
C'est notamment l'exemple de la scène flash-back durant laquelle nous découvrons tous les peuples qui salit pour combattre la menace qu'a été Darkseid : avec une meilleure narration et la mise en avant de tous les combattants, cela a permis de mieux profiter de la bataille et surtout relier les films connectés Wonder Woman (notamment avec Arès) et Aquaman (avec Vulko et l'arme de sa mère Atlanna). Sans oublier que l'introduction du grand méchant permet de faire plus comprendre la raison pour laquelle Steppenwolf revient et l'importance de la terre aux yeux de Darkseid.
Superman expriment bien ce ressenti, son retour est mieux mis en place et n'arrive qu'en tout dernier recours.
Ce point rejoindra le second point négatif plus bas, le futur des films DC Comics est déjà plus ou moins tracé mais sans le chemin initial qui avait été tracé par Zack Snyder. Et quand on voit la richesse et les opportunités énorme mise en place par toutes les idées de Zack Snyder, la décision de vouloir passer à la trappe ce film ne peut être vue que comme une énorme erreur. Et ce n'est pas en tant que fan que je dis ça, c'est d'un point de vue plus objectif.
Maintenant, en tant que fan, je pense qu'il n'y a aucun mal à laisser l'univers de Zack Snyder s'étendre plutôt que de tenter de l'effacer. D'un point de vue business, la fan-base est déjà existante et les acteurs ont déjà des rôles, sans oublier que le Multivers pourrait très bien justifier qu'il existe des éléments différents au sein des films DC. Espérons juste que les chiffres à travers le monde seront suffisamment bon pour considérer l'extension en série par exemple des scènes de cauchemar (Knightmare Scenes) ou d'histoire comme celle de Deathstroke.
Un ami m'a posé cette question est-ce que l'attente en valait la peine ou aurais-tu préféré voir le film à sa sortie si la situation avait été différente pour la famille Snyder ? Et la réponse est assez simple pour moi, je pense que cette attente a permis à la fois aux fans de se réunir pour montrer qu'unis ils sont plus forts, comme la Ligue des Justiciers, créer un événement totalement inédit dans le monde entier avec un retour en arrière par rapport à un film déjà sortie, Et probablement aux réalisateurs de faire le deuil tout le temps créer en lien avec ça la communauté et en laissant fermenter le contenu dans sa tête.
L'attente a été longue mais elle a été fructueuse car même si la famille Snyder n'avait pas connu ce drame, le studio aurait toujours été derrière le réalisateur et lui aurait toujours imposer ses limites. C'est donc finalement une bonne chose que le film soit sorti beaucoup plus tard grâce à HBO Max qui a aidé au développement du film en contrepartie de la liberté et le contrôle créatif pour Zack.
Zack Snyder roi du troll ou génie dans son art ? Toutes les controverses autour de la sortie du film, lors des annonces faites par le réalisateur, à chaque nouvelle bande annonce ou lors de la publication d'un leak supposé… toutes ces plaintes sur les réseaux sociaux sont assez veines et vides de sens puisqu'elles ne restent que des spéculations ou des rumeurs à propos de quelques secondes sur un film qui dure quand même 4 heures.
Mort de Diana ? Pourquoi Jared Leto revient en Joker ? Une semaine de tournage en octobre 2020 pour changer tout le film ? Le costume n'était pas censé être bleu ? Pourquoi rajouter le Martian Manhunter ? La F-Bomb (insulte) sortant de la bouche de Batman qui rend le film Rated R ? Il y a une part de vrai et de faux dans certains des points cités, mais il y a beaucoup de faux et beaucoup de craintes de personnes qui ont des craintes ou qui ont des attentes pas satisfaites.
Pour prendre deux éléments du paragraphe précédent, il n'y a pas qu'une seule tombe mais elles sont toutes logiques et le Joker n'apparaît pas longtemps mais nous offre l'une des meilleures répliques de tout le film lors de son dialogue avec Batman.
C'est peut-être un point mineur notamment quand nous avons publié plusieurs articles pour expliquer certains de ces points, mais c'est tout de même quelque chose qu'il faut notifier. Pourquoi Superman a-t-il une tenue noire ? Qu'est-ce que Steppenwolf a fait pour avoir à se racheter ?
C'est peut-être l'un des points les plus intéressants. Ce n'est pas une critique du film mais plutôt un point qui est la conséquence des paroles de Walter Hamada, le président de DC Films, et donc un reproche de sa stratégie actuelle. Avec le lancement du DC Multiverse dès le film The Flash en 2022, il considère que Justice League de 2017 est le film du canon au sein du DC Extended Universe. Donc, officiellement, le futur de cet univers déniera tout ce que Snyder a développé : Steppenwolf est toujours un personnage inutile qui a un fétiche pour les boîtes-mères, Darkseid n'a jamais été introduit et Superman n'a jamais eu de tenue noire.
Même si l'histoire pourrait être racontée de manière légèrement plus courte, Snyder n'hésite pas à se donner maximum d'espace pour bien raconter son histoire, sans se limiter par les cotes du cinéma. C'est donc un faux point négatif mais il se trouve ici pour nuancer le propos du titre.
Zack Snyder's Justice League est à la fois supérieur au film sortis au cinéma en 2017 mais c'est aussi un tournant sur plusieurs points. Plus léger et plus inspirant que les deux films précédents du réalisateur, cette version deviendra sans aucun doute celle qui sera canon pour les fans.
La Snyder Cut élève le genre des super-héros, Montrant qu'avec un peu plus de cœur et de contexte sur les personnages, tout un film peut devenir meilleur. C'est pour moi le meilleur film de Zack Snyder à date, Peut-être pour la maturité dont le projet fait preuve mais aussi parce qu'il contient tout ce que l'on a espéré de ce film et ce que l'on attend d'une bonne adaptation de comic books.