Nous connaissons pratiquement tous l'histoire de Mary Poppins, partiellement ou par cœur, elle a bercé l'enfance ou la jeunesse de certains depuis son lancement au cinéma jusqu'à aujourd'hui encore durant les rediffusions télévisées. En 2013, je ne connaissais pas grand chose sur la plupart des films que je suis allé voir, et Dans l'Ombre de Mary n'y fait pas exception, pour la simple et bonne raison qui est que je voulais me faire une surprise en découvrant (autant dire que c'était réussi).
Premièrement, si vous avez vu/allez voir la bande annonce, il est possible que vous pensiez que le film soit une façon de faire des éloges sur l'univers Disney. Sauf que le film n'est pas du tout dans cette optique, loin de là. C'est vraiment l'histoire de Ms. Travers avec une pointe de M. Walt Disney, on y découvre vraiment le passé et le présent de cette personne qui n'a pas voulu céder les droits de Mary Poppins pendant plus de 20 ans.
Ce qui rend intéressant l'intrigue, c'est de voir Pamela Travers entre deux murs, déchirée entre deux idées contradictoire : garder Mary Poppins qui est sa famille, ou la vendre à Walt Disney car elle a besoin d'argent pour vivre. Et Emma Thompson joue à la perfection un personnage si compliqué, si froid, si borné mais, tout de même, exprimant tant d'émotions différentes. Dès le début du film, nous sentons la grande détresse dans laquelle elle se trouve, devoir abandonner la seule chose de précieux qu'il lui restait à un homme qu'elle voit comme un simple businessman insensible qui pourrait détruire Mary Poppins.
Bien qu'elle soit très froide et paraisse très méchant, au point de se demander comment Walt Disney a-t-il pu être aussi patient, pendant tout le film, nous nous prenons un tout petit plus d'affection à chaque scène, à chaque moment de faiblesse qu'elle a. Et surtout, à chacun de ses flashbacks qui sont déclenchés par plusieurs éléments liés à sa jeunesse. Et c'est là que nous apprenons que Mary Poppins n'est pas un simple livre, Ms. Travers s'est clairement inspiré de sa propre vie étant plus jeune pour en faire un livre, d'où cet attachement puissant à son œuvre.
Passer d'une enfance joyeuse avec un père presque parfait à une vie d'adulte coincé et borné, le contraste semble étrange mais donne le rythme à cette histoire. Colin Farrell habituellement dans des films un peu plus... d'action, un peu plus durs, nous montre ici qu'il a sa place en tant qu'acteur polyvalent. Passer du père aimant et jouant tout le temps avec ses filles au banquier qui ne supporte pas la pression pour terminer sur le père qui boit pour noyer son chagrin, tout y est. Si nous oublions le côté "père qui boit", n'importe quelle petite fille rêverait d'avoir un père comme le sien. Et c'est probablement ce qui a réellement inspiré Pamela Travers à faire venir Mary Poppins pour sauver le père des enfants.
Mais puisque le film parle de Walt Disney, il faut aussi se dire qu'aucun autre acteur n'aurait pu incarner cet icône aussi bien que Tom Hanks. L'acteur ne ressemble pas spécialement à Walt Disney à la base, mais le simple fait d'avoir eu un petit changement physique et une mimique imposante et charismatique, ont fait de lui le parfait M. Disney. Je n'arrive pas à en dire plus que dans la Featurette sur Tom Hanks (dans l'onglet Vidéos) tellement il s'est imprégné de son rôle, il est tellement expressif. À chaque fois qu'il souriait, je sentais l'envie de sourire aussi. Et chaque acteur a sa propre façon de jouer, sa propre importance dans l'histoire qui rend chaque détail unique et magique. C'est impossible d'imaginer d'autres acteurs à la place du casting actuel !
C'est une très belle façon d'encore plus aimer l'histoire de Mary Poppins, avec un casting à la hauteur de l'attente du film. Je suis sorti de la salle ému, non seulement parce que Pamela Travers et Walt Disney ressemblent à mes parents (pas que physiquement), mais aussi parce qu'il y a tout un côté humain pour ce personnage fictif et que la magie de Disney nous réjouit encore, même si ce n'est pas le film Mary Poppins en lui-même.
Promesse tenue !