Cinéma   Séries/TV   Streaming   Mangas   Comics   Événements   Jeux vidéo Gaming   Cartoons
Worlds of DC Sorties MCU Swipe CS
L'équipe
10
10
Un audacieux mélange des genres pour un récit magnifique en tout point
Mathis Archambaud 20 novembre 2022 07:00

Réalisé par Masaaki Yuasa et produit par Science SARU, Inu-Oh est incontestablement la pépite de cette fin d’année.

4 bonnes raisons d'aller voir le film

  1. Une histoire et des personnages touchants, une magnifique ode (rock) à l’acceptance physique et au pouvoir de la musique

    Que ce soit pour Tomo ou Inu-Oh, la musique a permis de les libérer de leurs malédictions. Durant presque toute la deuxième moitié du film, vous entendrez du rock résonner à vos oreilles. Cette partie que l’auteur lui-même a qualifiée de « véritable concert » sert en fait de scène d’évolution pour les deux protagonistes. Pour Tomona, la musique lui permet d’harmoniser son passé et son présent pour se définir. En effet, lorsqu’il rejoint les moines, ces derniers lui demandent de changer son nom en Tomoichi ; mais le fantôme de son père décédé le hante encore et le supplie de ne pas changer de nom, de ne pas renier ses origines. Ainsi, à travers la musique, Tomo trouve la personne qu’il veut être, il se sépare des deux noms qu’il n’a pas choisis et se renomme « Tomoari ». Pour Inu-Oh, le pouvoir de la musique est plus complexe. Le jeune homme est hanté par des esprits de guerriers Heike retenus dans le monde des vivants à cause de leur oubli. Alors, en chantant et dansant leurs histoires, en utilisant ses particularités physiques pour créer des spectacles jusque-là jamais vus, Inu-Oh permet de rendre connues les vies de ces guerriers et ainsi de les libérer. En performant, il se libère donc de sa malédiction et retrouve peu à peu sa forme humaine. Mais ce qu’il faut retenir de cette magnifique histoire, c’est que la musique a permis à Tomonari et Inu-Oh de faire de leur différence une force, de briller dans une société qui les rejetait ou les ignorait. C’est cette histoire touchante de deux jeunes hommes en marge de la société qui surmontent le barrage de l’apparence pour finir par briller que j’ai vraiment adoré.

  2. Les visuels, un univers cohérent et bien (re)construit

    On rappelle que le film se déroule dans un Japon du XIVe siècle. Visuellement, la direction artistique colle parfaitement. Sûrement influencés par les premiers Ghibli, Science Saru nous offrent ici des traits respirants l’authenticité de l’art japonais. Mais en parallèle, on fait face à une technique moderne et maîtrisée : des frames d’animations irrégulières qui suivent le rythme du récit pour renforcer certaines scènes, créant un jeu de contrastes agréable ainsi qu’une 3D présente, mais quasi-invisible permettant ainsi des animations de liquides/particules fluides et réussies. Masaaki lui-même souligne l’importance qu’il prête au feu et à l’eau, attendez vous donc à une exécution technique millimétrée ! Toute la deuxième partie du film est composée d’un enchaînement de concerts de rock modernes, avec une scénographie digne des meilleurs spectacles modernes… Mais comment justifier une telle technique dans un Japon médiéval ? Et bien tout est pensé pour ne pas briser l’immersion, les scènes sont expliquées avec de courts plans « backstage » qui apparaissent de temps en temps, ainsi tout est justifié et reste cohérent.

  3. Une bande son fabuleuse

    La première partie du film est couverte par des musiques traditionnelles au biwa (sorte de mandoline japonaise) qui renforcent parfaitement l’ambiance moyenâgeuse du film. Mais à partir du moment où Tomo et Inu-Oh jouent ensemble, le film laisse tomber le biwa pour laisser place à la guitare électrique et à la batterie. Et bordel, que c’est bon ! Les morceaux de rock content des histoires de guerriers Heike tombés au combat, et pour chaque histoire on ressent vraiment l’engagement du groupe : c’est nuancé, rythmé, ça entraîne. On m’aurait donné une partition et j’aurais chanté en cœur ! On pourrait tout de même se demander si le mélange de rock dans un conte traditionnel ne dérange pas… et bien pas du tout. Comme dit précédemment, tout est justifié dans la mise en scène donc on est vraiment à fond, on n’oublie pas l’époque, mais Inu-Oh brise les barrières temporelles fixées dans un véritable mélange des genres audacieux et réussi.

  4. Un art n'est jamais seul

    Le Nô est l'une des plus vieilles formes de théâtre au monde, cet art vient donc du Japon. Le nô est joué par des artistes ayant certaines capacités techniques alliant chants et danses tout en portant des tenues traditionnelles. Le destin a réuni ces deux personnages qui allient non seulement l'art théâtral du Nô qui devient plus spectaculaire, sans trop s'avancer temporellement, et le biwa qui devient plus moderne, en prenant des références rock.

    Pour en savoir plus sur le Nô, je vous laisse découvrir la vidéo du youtubeur Français Rodolphe Miez, qui a pu réaliser un reportage sur l'île Itsukushima qui est aussi appelé Miyajima. Si vous avez prévu d'aller au Japon, je vous recommande fortement de faire un tour sur cette magnifique île avec son torii sur l'eau !

Conclusion

C’est un impératif, vous DEVEZ avoir vu Inu-Oh. C’est un film comme on en produit peu par décennie, qui sera sûrement étudié et pris comme référence dans les écoles d’animation. Que ce soit dans son récit, dans ses valeurs, dans ses visuels, sa bande originale… Même en cherchant bien, je ne trouve pas de défauts à Inu-Oh, c’est un film grandiose, inoubliable et intemporel.

Pour continuer votre lecture, retrouvez notre interview du réalisateur Masaaki Yuasa en juin dernier à l'occasion de la présentation du film lors du Festival d'Annecy 2022 !


Publicité



Accepter
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l'utilisation des cookies pour améliorer votre expérience de navigation et réaliser des mesures d’audience.