Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?

Le casting peut parfois tout dire sur un film. C'est le cas ici aussi ! Des acteurs qui ont déjà une longue expérience confirmée d'acteur et le panel de nouveaux acteurs qui se présentent ici comme leurs enfants/beaux-enfants. Le casting n'aurait jamais pu être envisagé, qui aurait pu se dire que chacun de ces comédiens se seraient un jour réunis pour jouer ensemble ?

Christian Clavier joue ici le rôle du père du film, mais aussi d'une certaine manière du père du casting. Le jeu du film va aller crescendo selon son personnage, qui avec le temps réussit à beaucoup changer. En passant du personnage grincheux, à celui qui en voulant bien faire se retrouve heureux, puis par la phase de l'agacement extrême le rendant fou, pour ensuite finir par le père enfin épanoui pour ses enfants et pour son propre mariage, Christian Clavier offre une multitude de facette qui sauront faire rire, malgré lui parfois.

Chantl Lauby est, d'une certaine manière, la voix de la raison de son mari. Bien qu'elle soit un peu gênée par les unions de ses enfants, elle cherche tout de même à s'ouvrir aux autres cultures et à s'exprimer sur le sujet. Sauf que ses efforts ont une limite et ne valent rien face au cynisme de son mari qui va lui plomber son moral au point qu'ils soient tous les deux satisfaits d'un divorce. Un peu nunuche comme personnage, mais assez marrante quand elle essaie de s'intégrer (par exemple, la scène durant laquelle elle prend un cours de Zumba).

Les filles sont toutes les 4 différentes les unes des autres, mais très soudées entre elles. Chacun a ses propres défauts mais surtout, chacun joue son rôle en fonction de son mari, elles vont plus leur donner la réplique qu'autre chose. Sauf pour Elodie Fontan, dans le rôle de Laure, qui va servir à réunir tout le monde (contre son union et finalement pour son union) et pour Emilie Caen dans le rôle de Ségolène, l'hyper émotionnelle et artiste obscure qui est tout le contraire de son mari, elle nuance vraiment cette relation. Et malheureusement, les filles semblent très effacées du film...

Par contre, les beaux-fils sont bien plus au centre du film avec les parents : ils se chamaillent, ils complotent, ils font la paix. Une grande bataille de vannes bien placées et surtout, bien mesurées. Il s'agit avant tout de parler de choses que l'on voit ou vit tous les jours, et les petites blagues qu'ils se font entre eux sont du genre que l'on se fait entre nous ou que l'on pense (parfois, certaines choses ne se disent pas vraiment). Et c'est ce qui fait le charme du film, la battle de vanne à table entre David et Rachid qui se prennent la tête en parlant des arabes et des juifs mais quand le chinois arrive, c'est l'amitié entre eux. Tout est sérieux mais en sachant y ajouter une bonne dose d'humour, sans devenir vulgaire ou raciste puisqu'on rigole de tout le monde.

Et l'arrivée de Noom Diawara, dans le rôle de Charles, va encore plus rendre le film drôle et faire l'effet d'une bombe puisque personne ne veut de la relation qu'il entretient avec Laure. Après le juif, l'arabe et le chinois, le père ne pourrait pas supporter un autre mariage mixte. Tout le monde se dit que cette relation arrive au mauvais moment, une fois que tout est enfin bien. Et tout ce qui est mis en place entre la découverte de cette nouvelle et le mariage devient vraiment débile au point d'en rire.

Ce qui est intéressant avec l'arrivée de la famille Koffi dans le film, c'est l'idée de miroir. La famille Koffi ressemble vraiment à la famille Verneuil. Les femmes sont ouvertes et voudraient que leur mari le soit. Les filles sont joyeuses. Et les pères sont grincheux et de mauvaise fois, ils seront les derniers à comprendre qu'ils se ressemblent bien plus qu'ils ne le croient.

Pour résumer ce que je pense du film, c'est que si vous êtes un arabe, un noir, un juif ou un asiatique, vous comprendrez très bien le film et vous allez en rire parce que vous aurez sûrement vécu certaines de ces situations. Et même si vous n'êtes pas d'une de ces origines, ce n'est pas un soucis puisque le film véhicule à sa manière un message universel d'humour et d'amour.