Horizon Forbidden West

Notre chasseuse au grand cœur revient après 5 ans d’absence, nous avons découvert Aloy dans Horizon Dawn, un très bon jeu avec un univers qui lui est propre et un gameplay nerveux et efficace. Cette suite toujours développée par Guerrilla Games et édité par Sony Interactive Entertainment est un jeu Cross-Gen, c’est-à-dire qu’il sera jouable à la fois sur PS4 et PS5, avec la mise à jour Next-Gen incluse dans la version PS4 si vous avez à l’avenir envie de faire ce jeu sur PS5.

Si vous n’avez pas fait le premier, ne vous inquiétez pas une vidéo sommaire vous expliquera l’intrigue du premier opus afin que vous ne soyez pas perdu. Dans ce second épisode tant attendu, il y a une grande ambition : faire mieux que son ainée mais est-ce que la mission est accomplie ? Surtout avec la sortie d'un certain Elden Ring qui approche, que vaut Forbidden West ?

Une histoire maîtrisée

Horizon Forbidden West se passe 6 mois après le premier jeu, Aloy fait face à une nouvelle menace qui est, cette fois, environnementale : la Nielle, une plante rouge apparue soudainement qui détruit les sols fertiles et la biodiversité environnante. Aloy devra donc explorer « L'Ouest Prohibé » afin de trouver l’origine de ce fléau mais aussi un remède. C’est le pitch de départ, même si cela s’étoffe au cours de l’aventure après la phase de tutoriel, qui dure un bon moment, avec de nombreux rebondissements, une mise en scène de qualité et un rythme très bon. La fin du jeu semble un peu abrupte et nous laisse sur notre faim avec un cliffhanger qui nous prouve clairement que les aventures d’Aloy ne s’arrêteront pas à ce second opus. Dans l'ensemble, il faut compter environ une vingtaine d’heures pour finir le jeu en ligne droite.

Il faut mentionner le soin particulier donné à l’expression du visage d’Aloy mais aussi de tous les personnages en général, même s'il y a quelques ratés, mais rien de bien rédhibitoire. Cela rajoute une meilleure immersion et un meilleur développement que ce soit pour Aloy ou ses amis qui gagnent aussi en profondeur. C'est un détail que l'on pouvait reprocher au premier, heureusement ce n’est plus le cas dans cette suite.

Les quêtes annexes sont nombreuses, le plus souvent bien rythmées, dans lesquelles Aloy devient une détective et utilise son Focus, un appareil sur sa tempe permettant de voir son environnement en réalité augmentée. Elle peut utiliser, par exemple, afin de retrouver des personnages en danger ou résoudre un meurtre mais on retombe aussi sur des quêtes qui demandent de ramener des ressources venant souvent de différentes machines et c'est souvent redondant. Les dialogues sont très bons et nombreux afin d’approfondir le lore, que ce soit pour les quêtes principales et secondaires. De temps à autre, il y a des choix multiples mais aucune conséquence visible ne s’est faite ressentir, ce qui est dommage…

La beauté et la technique vont de pair

D’un point de vue de la Direction artistique le jeu est somptueux, les environnements sont superbes et variés : on peut passer des déserts arides, aux montagnes enneigées, traverser une jungle tropicale pour finir dans une caverne sous-marine. Les carcasses de machines ou les ruines d’une civilisation éteinte mélangés à cette nature ne cessent de nous émerveiller tout au long de l’aventure. Le mode photo sur cette suite est vraiment efficace, pour les amoureux de la photographie, vous pouvez clairement vous amuser et le niveau de détails sur le visage d’Aloy est vraiment bluffant même si je suis tombé sur quelques bugs qui rendent floues certaines zones de son armure ou de son visage mais cela sera réglé dans une prochaine mise à jour.

La version PS5 est à faire absolument en priorité et elle offre deux modes, un mode performance qui réduit la qualité graphique pour avoir 60 images par seconde constantes et un mode résolution qui permet d'avoir de la 4K à 30 images par seconde, ce qui fera plaisir à tout le monde. Horizon Forbidden West sur PS4 reste très beau graphiquement mais souffre de problèmes de textures, d’affichage et de chargements intempestifs qui affectent l’immersion contrairement à ce qu’on peut retrouver sur PS5 grâce à son SSD… mais rien de bien dramatique, étant un jeu se voulant cross-gen des compromis ont dû être fait mais cela n'affecte pas la qualité globale du titre.

Une exploration revivifiée

Il y a eu de nombreux ajouts dans cette suite, avec un grappin surnommé « l’attracteur » , utile pour grimper rapidement via des points d’ancrage ou éclater un mur de pierre. On l’utilise surtout pour monter plus rapidement car l’escalade dans ce jeu reste toujours mal amenée, les mouvements d’Aloy sont rigides même si avec le Focus on peut observer où l’on peut grimper car on ne peut pas se hisser n’importe où sauf par le chemin autorisé par le jeu, ce qui est dommage. Petite astuce afin de ne pas détruire le bouton R3, qui permet d'utiliser le Focus et voir les chemins d’escalade, c’est d’aller dans les paramètres et de les activer de manière permanente sans passer par l’utilisation intempestif du Focus. Autre nouveauté, l’ajout d’un paravoile appelé l’Ailegide qui nous permet de planer depuis les hauteurs, utile pour descendre rapidement sans perdre trop de temps, on peut aussi mentionner la plongée sous-marine qui est graphiquement belle mais peu utilisée dans le jeuj même si son ajout reste une bonne chose.

Les activités dans Horizon 2 sont nombreuses et variées, que ce soit des énigmes à travers des ruines pour récupérer des reliques, détruire des bases de rebelles, des zones de chasse pour combattre des machines à l’inverse des fosses de combat où les ennemis sont humains avec de nombreux défis à faire pour obtenir des récompenses, le retour des creusets des mini donjons qui vous permettront de débloquer des piratages pour les différentes machines du jeu, etc. Toutes ces activités font que l’on s’ennuie peu même s’il y a beaucoup de répétitivité, surtout avec les bases ennemies à démanteler mais rien qui affecte le sentiment d’aventure et d’émerveillement global de cette suite.

Il faut mentionner la présence d’un jeu de plateau appelé l’Attakth, dont toutes les peuplades de l’Ouest Prohibé raffolent, les règles sont simples de premiers abords : vous contrôlez des sortes de pièces d’échecs à l’effigie des différentes machines du jeu divisé en 6 archétypes, ces pièces peuvent être achetées, gagnées en fin de quête annexe, lors de défis de zone de chasse. Ces pièces ayant chacune des forces et des faiblesses, le plateau en lui-même à sa propre topologie (des plaines, des montagnes, des rivières) qui accorde des bonus ou des malus d’attaque en fonction d'où l’on se trouve. Et pour gagner, il faut être le premier arrivé à 7 points.

Aloy et tous ces outils

D’un point de vue du gameplay, elle est plus rapide, le grappin est utilisé afin de s’extraire rapidement vers une zone surélevée s’il y a un point d’accroche mais il peut être détruit par un ennemi afin de ne pas abuser de cette mécanique. Toutes les approches sont envisageables même si l’infiltration dans ce jeu est ce qui est de plus basique, on peut poser tout type de pièges afin de faciliter les combats face aux machines ou décider de foncer tête baissée. Les différents types d’armes s’accordent parfaitement à nos différents styles de jeu, par exemple utiliser l'arc de précision afin d’attaquer de loin, l'arc de guerrier pour le corps à corps et de nouvelle armes ayant chacunes leurs forces et leurs faiblesses que je vous laisserai découvrir. La Dualsense de la PS5 apporte un plus car on ressent les différences entre les différentes armes que ce soit la résistance quand on bande l'arme qui n'est pas pareille ou le recul de l'arbalète qui renforce encore plus l'immersion du jeu

Toutes les armes ont des types de munitions élémentaires que vous devez utiliser face aux machines qui ont chacune leur propre faiblesse élémentaire, que ce soit le gel, l’électricité, le feu, l’acide, le plasma, les dégâts d’explosion ou le feu. L'importance de connaître cette faiblesse facilite grandement le jeu car les ennemis, surtout en groupe, sont tenaces et ne pas prendre ces faiblesses en compte rendra bien plus difficile votre aventure. Le Focus d’Aloy aide grandement durant les combats car il permet de découvrir des nouvelles machines qui s’ajouteront au fur et à mesure dans un bestiaire avec leurs forces et leurs faiblesses, mettre en surbrillance les parties des monstres qui nous permettront de mieux les cibler et de montrer leurs cycles de déplacement afin de mieux poser des pièges et de les prendre à revers. Cette amélioration du Focus améliore grandement le gameplay la fluidité et permet aux joueurs d’éviter de faire des allers-retours intempestifs dans les menus.

Autre nouveauté, différents arbres de compétences divisés en fonction des différents types de gameplay, comme par exemple maître des machines qui favorise le piratage, un arbre pour la furtivité, un autre pour le corps à corps qui a le droit dans cette suite à une amélioration non négligeable avec quelques combos efficaces face aux ennemis humains et aux machines (petites ou moyennes). N’essayez pas de fracasser un « rampant » (une des nouvelles machines du jeu, d'une taille démesurée ressemblant à un cobra) avec votre lance sinon vous allez passer un mauvais quart d’heure. Ces arbres apportent des techniques spécifiques à chaque arme du jeu que l’on peut utiliser via une jauge d’endurance d’arme, ces techniques apportent un nouveau souffle d’un point de vue du gameplay surtout avec des armes qu’on pense connaitre à force de les utiliser.

La grande nouveauté, c'est les « sursauts de bravoure » : une sorte de capacité spéciale que l’on peut activer pendant une durée limitée durant un combat. On peut les améliorer jusqu’au niveau 3 afin d'en augmenter les effets, ils peuvent nous permettre de devenir invisibles un moment, améliorer grandement nos dégâts à l’arc, détruire plus facilement les parties des machines, créer un champ de forces autour de nous pour réduire les dégâts face à certains ennemis… Bref, ces sursauts vous sauveront la mise et l’animation à chaque activation reste magnifique et on ne s’en lasse pas.

CONCLUSION

Horizon Forbidden West est bien meilleur que son aîné, que ce soit par son monde ouvert riche en activités, d'une beauté artistique et technique immense, on ne se lasse pas d'explorer l'ouest sauvage et de combattre les machines et les humains qui nous bloquent le chemin. Le gameplay est nerveux et efficace, et vous demandera toute votre concentration, même si le jeu comporte quelques bugs de textures ou des problèmes d'IA qu'on peut observer dans ce genre de production et qui seront bien évidemment réglés dans les prochaines mises à jour, l'expérience globale n'est pas entachée. L'histoire est bien rythmée et nous garde en haleine même si la fin est quelque peu expéditive, on espère retrouver Aloy dans de nouvelles aventures avec une formule encore meilleure qu'elle ne l'est déjà.