Après le succès du premier Nioh fait par les développeurs de Team Ninja (connu pour avoir développé les licences cultes comme Ninja Gaiden et les Dead or Alive), une suite n'était qu'une formalité, ayant eu la chance d'avoir eu un exemplaire à sa sortie après moult mort et des envies de jeter ma manette sur le mur, voici ma review de Nioh 2.
Pour celles et ceux qui ne connaissent pas l'univers de Nioh 2, d'un point de vue scénaristique cela se précède le premier jeu durant les conquêtes d'Oda Nobunaga afin d'unifier le Japon. Le personnage que nous devons créer grâce à la très complète personnalisation : de la position d'un grain de beauté à l'inclinaison du nez (et j'en passe). Tout ça vous permettra d'utiliser toute votre imagination ou d'utiliser des modèles prédéfinis si vous ne voulez pas trop vous prendre la tête, mentionnons le fait qu'on peut enregistrer nos créations, en sauvegarder plusieurs et par ailleurs les partager via un Code pour faire profiter nos amis.
Notre personnage fraîchement créé souffre de la maladie que nous retrouvons dans beaucoup de jeux vidéo avec ce genre de protagoniste: le mutisme, ne vous attendez pas à l'entendre parler durant les cinématiques et c'est bien dommage, ce qui ne nous permet pas de rentrer totalement dans le jeu. L'histoire est en second plan : on va de mission en mission sans se sentir complètement impliqué, on rencontre certains personnages historiques de cette époque avec qui nous devons occasionnellement coopérer ou combattre pour continuer l'histoire.
Les moments forts ou les retournements de situation dans l'intrigue ne font pas mouche, ce qui est dommage, vu l'univers riche utilisé. Graphiquement, cela ressemble fortement au premier jeu Nioh, mais légèrement amélioré : certains environnements sont beaux, sans être à couper le souffle. On ressent l'effet du temps, car graphiquement, on est loin de pousser la console dans ses retranchements.
Le bestiaire issu du folklore japonais est très varié, les simples monstres ou les boss ne vous laisseront pas indifférents, chacun ayant leurs propres patterns que vous devez apprendre afin de pouvoir avancer. Le jeu a un level design semblable à un Dark Souls, vous devez avancer dans un niveau en faisant attention aux monstres qui sont parfois cachés dans l’environnement dans le but de vous sauter dessus ou des pièges qui sont un peu disséminés.
On va d'un sanctuaire à un autre tout en ouvrant les portes raccourcis pour ne pas refaire le chemin pour la centième fois. On finit aussi par le boss du niveau qui va vous botter les fesses jusqu’à ce que vous compreniez comment il fonctionne. Nioh 2 se veut être très difficile, mais pas insurmontable, il faut comprendre les différents mécanismes de gameplay et les différents coups des monstres afin d'avancer, ce n'est franchement pas un jeu pour se détendre : vous allez souffrir, mais avoir la satisfaction d'avoir enfin battu un ennemi qui était coriace ou de s'être amélioré durant tout le jeu et être capable de combattre trois ennemis en même temps, ça n'a pas de prix.
Si vous bloquez dans un niveau, pas de panique vous pouvez invoquer une IA via les tombes bienveillantes que certains joueurs ont disséminé dans certaines missions ou choisir l'option d'invoquer un visiteur dans un sanctuaire afin d'avoir l'aide d'un joueur en ligne. Une option que je vous conseille surtout parce que l'IA des tombes est souvent à la ramasse.
Le gameplay à garder les bases de Nioh, il y a différentes postures d'arme dans le jeu : basse, moyenne et haute, chacune donnant un nombre de dégâts différents et consommant une portion différente de "Ki" l'équivalent de l'endurance qui se recharge doucement. Si vous êtes à court de Ki, vous ne pourrez ni attaquer ni esquiver, ce qui vous rendra vulnérable aux attaques ennemies.
Il y a 9 type d'armes dans le jeu, chacune ayant des mouvements spécifiques qui peuvent s’enchaîner en combo et qui peuvent être améliorées dans des arbres de compétences spécifiques. Les nouvelles armes dans cette suite sont la faux rétractable, l'odachi (un katana géant), la double hachette et le Tonfa.
Chacune de ces armes correspond à une statistique qui est expliquée au début du jeu lorsque vous devez choisir vos deux armes. On note aussi la présence de "classes" (déjà présentes dans le premier Nioh) même si c'est plus souple que cela, il y a la voie du ninja et celui du mage Onmyo, chacun ayant une statistique définie et un gameplay différent que je vous laisse découvrir.
Il y a bien évidemment d'autres nouveautés comme la possibilité de se transformer en Yokai via le système d'esprit protecteur, durant votre partie, vous aurez comme dans Nioh 1 la possibilité de rencontrer des esprits protecteurs qui vous rejoindront. La différence est que dans le premier, les esprits protecteurs donnent des boosts de statistiques lorsqu'ils sont invoqués et offrent une invulnérabilité pendant un court instant et un attribut élémentaire à votre arme.
Dans Nioh 2, les aspects du premier jeu restent présents sauf l'attribut élémentaire, mais en contrepartie vous pouvez vous transformer en Yokai. Il existe trois types de transformation Yokai : la version Bestiale portée sur les dégâts avec une grosse massue, la version Féroce qui est parfaite pour esquiver et attaquez rapidement, et la version Fantôme qui permet d'attaquer à distance et bloquer certains coups.
Chacune de ces transformations comporte une technique hors transformation appelée « contre-explosive » qui permet de contrer les coups ennemis portant une aura rouge meurtrière. Le timing doit être parfait sous peine de subir de très gros dégâts, voire mourir, mais si le timing est maîtrisé, vous infligerez de gros dégâts et l'ennemi perdra un peu de sa jauge d'endurance ; vous aurez quelques secondes pour profiter de votre avantage pour attaquer ou reculer si vous voulez vous soigner.
La seconde nouveauté en lien avec la transformation Yokai est la possibilité d'acquérir des noyaux d’âmes, des ennemis Yokai vaincus que vous pouvez équiper dans des emplacements de votre esprit protecteur, chaque noyau d'âmes à des statistiques différentes, vous pouvez les fusionner afin de la renforcer ou les échanger contre des matériaux précieux pour forger des armes puissantes. Cela n'est pas leur seule et unique utilité, vous pouvez attaquer sous la forme du Yokai vaincu ou invoquer le Yokai pour une attaque. Bien évidemment, cela n'est pas usage illimité, il y a une jauge appelée "Anima" en dessous de votre jauge d'endurance qui se vide dès que vous l'utilisez.
Ces nouveautés apportent un vent de fraîcheur au gameplay et le contre qui manquait à Nioh 1 est un ajout non négligeable surtout avec son système de risque-récompense, mais certains manques subsistent encore comme le fait qu'on croule sous les équipements et qu'on doit les changer toutes les 10 minutes au point où forger ces armes devient inutile.
Les effets d'équipement à la pelle sont parfois mal expliqués, mais c'est déjà une amélioration du premier qui n'avait aucune explication. Team Ninja a rectifié cela via un bouton d'aide qui explique chaque statistique. Cependant cela peut rebuter certains joueurs qui veulent prendre en main rapidement le jeu et ne pas se prendre la tête avec des calculs de certaines statistiques sur leurs équipements.
Pour conclure Nioh 2 est une bonne suite, pas sans défauts, toutefois il y a un réel effort pour les enlever ou masquer le mieux possible.
J'aurais aimé avoir une mise en scène mieux amenée sans être une toile de fond, mais les nouveautés (personnalisation du personnage, forme Yokai et noyaux d'âmes) donnent un nouveau souffle au gameplay.
La durée de vie de l'histoire principale est d'environ 50 heures, tout dépendra de votre adaptabilité tout au long du jeu. C'est assez long et tout cela sans compter les missions secondaires et les missions crépuscules où la difficulté du jeu est encore plus corsée !
C'est très difficile de réaliser une bonne suite après le succès d'une bonne franchise, mais le pari est plutôt réussi. Espérons que Team Ninja et Koei Tecmo amélioreront (encore) la recette Nioh avec ce qu'il manque : une histoire marquante, un système de loot de qualité et des graphismes encore plus beaux qu'actuellement.