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L'équipe
7.5
10
Un monde ouvert qui souffre de ses ambitions
A. B. 16 April 24 08:53

Team Ninja, connu pour ses licences bourrées d’action comme le légendaire Ninja Gaiden, les deux jeux NiOh, et le plus récent Wu Long : Fallen Dynasty (sorti l’année dernière), revient en 2024 avec leur nouveau bébé : Rise of the Ronin, édité par Sony.

Le studio délaisse la mythologie japonaise et chinoise pour une intrigue qui se veut plus historique, en s’intéressant à la période japonaise Bakumatsu, un tournant pour le pays du soleil levant, que ce soit d’un point de vue politique mais aussi commercial, car c’est là que la nation s’ouvre au monde. Team Ninja s’ouvre aussi en s’essayant au monde ouvert et nous assure qu’il s’agit de leur jeu le plus ambitieux à ce jour… mais est-ce vraiment le cas? C’est ce que l’on va voir dans cette critique de Rise of the Ronin.

La mise en bouche

Après une cinématique d’introduction qui nous rappelle le contexte historique et les origines de notre personnage, on débute avec la création de nos deux personnages qui vont de pair. Appelés Lame Secrète, ils sont recueillis par la Forgeuse venant d’un clan d’assassins (Kurosu) agissant dans l’ombre pour les intérêts du Japon. La personnalisation reste toujours aussi poussée et vous permettra de réaliser toutes vos folies, mais également de les partager via un code, on pourra personnaliser jusqu’au timbre de voix, car oui, notre personnage pourra parler en de rares occasions tout au long du jeu.

On vous proposera de choisir un « affûtage d’origine » pour votre personnage qui mettra en avant l’une de ces quatre caractéristiques que sont la force, la dextérité, l’intelligence et le charisme, ces dernières affectent le type d’arme que vous pouvez utiliser, leurs puissances, mais aussi la compétence spéciale de départ. Pour celles et ceux qui ignorent quels archétypes choisir, pas de panique votre choix n’est pas définitif et vous pouvez corriger le tir en cours de jeu.

Après une première mission d’entraînement pour vous familiariser au jeu, on nous missionne d’infiltrer un bateau noir venant des États-Unis d’Amérique afin de voler une lettre destinée à un haut gradé de la Marine américaine et de tuer ce dernier pour entériner les négociations futures entre le Japon et les États-Unis. Bien évidemment, tout ne se déroulera pas comme prévu et on se retrouvera séparé de notre lame jumelle et de notre clan suite à notre échec,; notre but est de retrouver notre moitié durant nos pérégrinations. 

Une histoire complexe et des liens à forger

Notre protagoniste devenu Rônin, c’est-à-dire un samouraï sans allégeance, nous participons à cette période riche en rebondissements du Bakumatsu qui se déroulent de 1853 à 1868, ou deux factions s’affrontent les pro-shogunat et les anti-shogunat. Nous devrons nous allier ou affronter ces factions tout au long du jeu où nous rencontrerons une multitude de personnages, chacun ayant leurs motivations, leurs allégeances plus ou moins changeantes.

L’intrigue prend du temps à se lancer au début lors de la première partie du jeu, mais après cela s’accélère et on s’intéresse un peu plus au jeu de pouvoir surtout vers la dernière partie du jeu, lors de certaines cinématiques, on peut mettre pause et accéder à l’encyclopédie pour se faire un rappel sur tel personnage ou tel événement afin de ne pas se perdre en cours de route.

Soulignons qu’un doublage en français est disponible pour celles et ceux voulant entendre des Japonais parler la langue de Molière. La mise en scène et le chara-design particulier de Team Ninja peuvent rebuter certains. Cependant, si vous aviez aimé cela dans les précédentes productions du studio, cela ne change pas dans Rise of the Rônin.

Le choix de faction lors de l’aventure aura des conséquences sur le sort de certains personnages, mais nous pouvons rejouer certains passages pour faire des choix différents, assurant une jouabilité complète. Un système de lien avec les différents personnages nous permet de gagner des récompenses sous la forme de récompenses en équipement, armes, techniques de combat ou bonus de statistiques. Pour améliorer ces liens, il faudra dialoguer avec eux via un système de choix multiple ou leur offrir des cadeaux bien spécifiques selon leurs goûts afin d’avoir un boost de lien et passer plus vite au niveau suivant avec nos personnages.

Le problème de ce système est qu'il fait de manière superficielle : on peine à s’attacher aux myriades de personnage qui apparaissent et disparaissent aussitôt tout au long de l’histoire. Le choix de faction n’affecte pas les liens que nous avons créés, par moments les conséquences peuvent être terribles comme la mort d'un camarade, mais avec certains personnages de la faction adverse, on peut toujours converser et même aller en mission avec eux, ce qui est dommage et réduit l’immersion qu’on peut avoir avec le jeu.

On aurait aimé un travail d’écriture plus poussé sur les dialogues, que ce soit pour les personnages, ou pour les quêtes annexes qui ne sont pas des plus intéressantes. C'est fort dommage, au vu du potentiel de cette période historique, ça se résume à récupérer des objets ou à éliminer des ennemis.

Un monde ouvert avec ses hauts et ses bas

Concernant le monde ouvert, le jeu se découpe en trois grosses cartes que nous débloquerons au fur et à mesure de notre aventure qui se divise en région à découvrir que nous devons libérer de brigands et autres criminelles pour augmenter le niveau de lien de zone afin d’afficher les points d’intérêts comme les sanctuaires, les coffres disséminés et avoir des réductions chez les marchands et apothicaires. Rien de bien nouveau dans ce qui se fait en matière de monde ouvert depuis longtemps, cela respecte les standards du genre sans apporter de nouveauté notable, ce qui est dommage.

On se déplace à dos de cheval que nous pouvons customiser avec des selles qui offrent des bonus de statistique spécifique, mais aussi avec l’Avicula une sorte de planeur qui nous permet de descendre de certaines hauteurs plus rapidement et même de se déplacer plus facilement en ville, un grappin est présent pour gravir plus rapidement certains bâtiments ou utiliser avec l’Avicula afin de gagner en vitesse via des points spécifiques d’ancrage. Cela permet de se déplacer de manière assez fluide.

Mention spéciale à la possibilité de planer et d’appeler sa monture pour ensuite atterrir dessus de manière automatique.

Les activités annexes sont nombreuses comme prendre des photos de zone spécifiques, trouver les chats dispersés d’une geisha, les défis de tir à l’arc ou au fusil, les défis de vol avec l’Avicula, les jeux d’argent, etc. Les activités dites temporaires qui s’activent aléatoirement dans nos déplacements sont aussi de la partie avec, par exemple, sauver un personnage de brigands, suivre un loup afin de découvrir des objets, attraper un voleur et bien d'autres qui nous permettent de sortir un instant de nos déplacements ce qui apporte de la vie dans ce monde ouvert, un point intéressant même si on fait globalement le tour de ces activités assez rapidement.

Le jeu nous propose aussi notre petit chez-soi appelé Nagaya afin de nous reposer, qu’on pourra décorer d’accessoires qui accordent des effets spécifiques sur notre personnage, mais aussi sur le type d’invités qui apparaîtront chez nous en fonction de leurs préférences, mais également pour sociabiliser et faire du lien. C’est l’endroit où il sera possible aussi de changer notre personnage physiquement, et par ailleurs refaire son archétype de départ. Il y a aussi des activités à faire au sein de votre Nagaya afin de récupérer des récompenses comme envoyer votre chien pèlerin vagabonder en ligne ou vous occuper de votre jardin pour récupérer des ressources. La Nagaya est une bouffée d’air frais, surtout quand on a passé des heures à explorer la carte ou à se battre face à un groupe d’ennemis.

Graphiquement, le jeu ne fait pas honneur à la PlayStation 5, je dirais même que certains jeux sur PlayStation 4 sont bien au-dessus graphiquement. C'est fortement dû au moteur graphique vieillissant du studio, même s’il y a un mode qui privilégie les graphismes, dont un mettant en avant le ray tracing.

Je vous conseille de rester en mode performance afin de garder un niveau constant d’images par seconde, ce qui s'avère très utile lors des combats intenses.

Un gameplay maitrisé, mais quelques axes d'amélioration demeurent

À travers ce jeu, Team Ninja a voulu le rendre accessible au plus grand nombre avec ses niveaux de difficulté que vous pouvez changer à tout moment. Pour les fans de la première heure, ne vous inquiétez pas, le jeu reste toujours aussi punitif et le fait d'attaquer bêtement se soldera par la mort de votre personnage. Le système de combat de Rise of the Rônin est vraiment complet : on peut utiliser jusqu'à 9 types d’armes, qu’elles soient orientales comme le Katana, le Nagita, le Niuweidao ou occidentales comme le sabre, la longue épée et le fusil à baïonnette.

Ce n’est pas fini puisque quand vous vous équipez d’une arme principale et secondaire, vous pouvez équiper trois styles de combat pour chaque arme, chacune ayant un moveset et un attribut bien particulier efficace contre un autre type dans un style de pierre-feuille-ciseaux. Cette variété de possibilité est un plus non négligeable et elle apporte une dimension tactique importante. Elle nous permet aussi de nous adapter en toutes circonstances. Afin de savoir lequel de ces styles est efficace face à un ennemi, une flèche bleue ou rouge apparaîtra à côté de la barre de vie de votre ennemi et vous permettra d’agir en conséquence. Tout ça aide à se concentrer sur le combat qui se veut dynamique, nerveux et tactique.

Le jeu récompense, mais punit aussi la prise de risques avec le contre-éclair, une parade qu’il faudra placer de manière intelligente face à un coup puissant ennemi matérialisée par une aura rouge afin de réduire fortement la jauge de Ki de votre adversaire et le déstabiliser temporairement ou placer un coup spécial dévastateur. L’IA face à certaines ennemies laisses a désiré surtout quand on s’infiltre, par exemple, on peut tirer sur la tête d’un ennemi avec un fusil et aucun ennemi aux alentours ne réagit ce qui affecte l’immersion qu’on peut avoir en jeu.

Concernant les armes à distance, il est possible d’équiper différentes armes, certaines pouvant même infliger des altérations d’état, on les utilise généralement en infiltration et pas au combat sauf le Revolver qui peut interrompre un combo d’un ennemi un peu trop bourrin ou placer un coup critique quand la jauge de Ki adverse est vide très utile si on veut prendre de la distance après qu'un ennemi nous assaille de coup. La variété des ennemis n'est pas énorme et on peut le comprendre par la période historique contrairement à un Nioh qui peut puiser dans la mythologie japonaise, à cause de cela, on fait rapidement le tour que ce soit les ennemis occidentaux, les ennemis japonais et quelques bêtes sauvages que l'on peut rencontrer.

Les missions principales se déroulent comme ce qu’on peut voir dans Nioh, en couloirs où l’on combat des ennemis pour finir par un boss de zone, on peut le faire avec l’IA via les personnages que l’on rencontre tout au long de l’aventure en fonction de notre faction ou en ligne avec d’autres joueurs. Ce système a mal vieilli et devient vite répétitif, même si certains combats de boss restent mémorables. Team Ninja est toujours généreux en loot, mais a appris de ces erreurs avec des options facilitant la vie des joueurs, que ce soit dans le menu ou en magasin, facilitant la vente massive ou le désassemblage de vos équipements. On aurait quand même aimé une option pour équiper automatiquement le meilleur équipement que l’on possède.

Le système d’expérience est bien pensé puisque vous avez deux jauges d’expérience : une permanente qui ne disparaît pas quand vous mourrez et une seconde appelée Karma qui fonctionne comme dans un Souls-like. Si un ennemi vous tue, il garde cette expérience, si vous mourrez une seconde fois sans que vous puissiez la récupérer, elle est à jamais perdue.

Conclusion

Rise of the Rônin est un bon jeu, mais il n’atteint pas son plein potentiel : le monde ouvert au début est un plaisir à découvrir, qui devient néanmoins vite répétitif et n’apporte rien de nouveau ou d’unique au genre, l’histoire est intéressante. On sent aussi qu’il y a eu un travail sur la narration en comparaison aux précédentes productions, mais on ne le ressent qu’à partir de la seconde partie du jeu.

Le système de lien à renforcer est une bonne idée qui n’a pas été exploitée, surtout en comptant le nombre de personnages avec lesquels nous devons interagir. Team Ninja a privilégié la quantité à la qualité, cela n’est pas forcément une bonne chose sauf dans son système de combat où elle maîtrise son sujet et on aurait aimé qu’ils puissent transférer cette qualité ailleurs.

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