Après 9 films, dont un spin-off centré sur les nouveaux personnages que sont Hobbs & Shaw, la saga Fast & Furious entame sa trilogie finale après bientôt 20 ans d'existence mais que vaut ce premier chapitre qui annonce la fin d'une série qui a commencé sur des courses de voitures et des jolies filles ?
S'il y a bien une chose que l'on ne peut pas reprocher aux films Fast & Furious, c'est qu'ils tiennent toujours leur promesse. En allant voir un fil FF, on sait pertinemment à quoi s'attendre et on ne peut pas en attendre à y découvrir du grand cinéma d'auteur. Au contraire, on y va pour l'action aussi improbable soit-elle et pour les personnages que l'on suit depuis des années.
Autant pour ce qui est inculqué que pour les memes créés ensuite sur Internet, la famille est peut-être le plus grand de tous les super-pouvoirs de la franchise. Avec le pouvoir de la famille, Vin Diesel peut battre n'importe quel ennemi, transformer n'importe qui en allié et même faire revenir certains personnages d'entre les morts.
En parlant de morts, Han est de retour et même si ce n'est pas parfait (voir point négatif), cela suffit largement !
Ce qui est assez frappant avec ce 9ème épisode, ou plutôt ce 10ème film au total, c'est sa capacité à rire de sa propre folie à travers le temps : par exemple, Roman n'arrête pas de questionner le fait qu'après autant d'aventure, ils soient tous encore en vie et sans aucune égratignure et c'est traité de façon à être pris sous le ton de l'humour et de la blague. Justin Lin réussit à montrer que la série peut avoir des airs sérieux, sans pour autant trop se prendre au sérieux !
Sa carrière d'acteur n'est pas toute récente, déjà en comptant ses longues années de service au sein de la WWE avec ses différents rôles (Doctor of Thuganomics, The Champ, le visage de l'Ère PG et le visage de la WWE). Mais sa carrière cinéma a vraiment débuté avec 2 productions WWE Studios : The Marine (2006) puis 12 Rounds (2008) et depuis, ses apparitions se sont faits de plus en plus grandes. Et cette année, John Cena va autant briller dans The Suicide Squad que dans Fast 9, avec deux rôles de salopard mais surtout de deux salopards que l'on apprend à découvrir avec un certain intérêt. Et ici, on veut en savoir plus sur les motivations du frère de Dom, même s'il faut beaucoup de flashback et attendre la toute fin de l'histoire pour avoir la révélation ultime.
Avoir Charlize Theron dans un rôle clé reste un très bonne chose mais le rôle de Cipher est peut-être une nouvelle fois de retour pour un peu trop d'exposition. C'est encore une sorte de Deux Ex Machina, l'ennemi qui calcule tout, sait tout et ne peut pas être touché. Et pire encore, on apprend qu'en plus de sa fin totalement cheatée, elle obtiendra bientôt son propre spin-off…
Même si Han fait son grand retour, pour notre plus grand plaisir, ce n'est pas totalement exempt de défauts. L'explication choisie pour le retour de Han n'est pas du tout celle que nous attendions, ce n'est pas Dom qui l'a caché depuis autant de temps auprès de connaissances dont nous n'avons encore jamais entendu parler jusque là. C'est la fois trop facile et un peu trop gros, même pour la franchise Fast & Furious.
Courses de voiture, cartel de drogue, drift à Tokyo, interpol, braquage international, un premier retour d'entre les morts, des voitures qui tombent d'avion, des voitures qui sautent de tour en tour… l'ultime étape a enfin été atteinte et certains membres de cette équipe sont partis pour l'espace. Malheureusement, cette étape débarque peut-être un épisode trop tôt.
Malheureusement pour ce neuvième épisode, il ne figure pas dans le haut du panier. Si la saga s'étend depuis le quatrième épisode, notamment grâce aux épisodes 5 et 7, elle finit tout de même par être sur une pente montante. Mais cet épisode n'est pas le bon exemple pour illustrer cette pente, au contraire, il se contente de faire le travail mais avec des problèmes qui font qu'il perd énormément de l'ADN d'un bon Fast & Furious, il se disperse trop à vouloir du sérieux sans se prendre au sérieux.
Que ce soit le fait d'aller piocher dans un passé que l'on avait jamais évoqué en presque 20 ans d'existence ou dans le pouvoir magique de la famille comme arme sortie d'un anime japonais, on peut commencer à en avoir marre ou à tourner ça au ridicule. Internet a transformé ce concept en meme depuis quelques semaines et c'est peut-être une bonne chose mais quand on sait qu'il y a une vraie valeur derrière, la parodie n'est pas vraiment une bonne chose.
Malgré quelques points qui font que le film s'améliore par rapport aux autres titres (John Cena en méchant qui connait mieux Dom qui quiconque, les fondations d'un spin-off féminin en préparation, le retour de personnages favoris des fans), on se retrouve avec un film qui tourne presque à la parodie par moment.
Si l'idée est de finir en beauté avec une trilogie forte, il faudra trouver un moyen de repartir sur la bonne route parce qu'on s'égare légèrement du reste de la saga. Et à force de vouloir aller encore plus loin, comment faire plus fort que des aimants surpuissants et une voiture dans l'espace ?