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Le musical revisité par Spielberg
Mohamed Mir 6 décembre 2021 09:43

Réimagination du musical de Broadway sorti en 1957, et non pas du film de 1961, Spielberg nous transporte dans une histoire connue du grand public mais pas forcément connue des dernières générations. Dans l'optique de passation et de partage de son amour pour ces oeuvres, le réalisateur nous fait redécouvrir ce que veut dire grandiose quand on parle de musical avec une maîtrise de son art et de sa technique.

Les points positifs

  1. Steven Spielberg

    On ne peut rien dire sur Spielberg, il connaît son travail et on peut lui faire confiance sur le résultat. La maîtrise de sa technique et de ce qu'il veut faire se ressent, on ne peut rien dire et c'est même le meilleur argument de vente pour ce film. Il n'y a rien de nouveau dans l'histoire en générale, on reste sur ce qui a été inspiré par Roméo et Juliette et on y découvre un amour qui tente de triompher sur la haine mais qui est malheureusement victime du monde dans lequel il vit, mais c'est la façon dont c'est raconté qui en fait quelque chose de nouveau.

  2. Tout est contrasté

    Chaque élément du film est toujours contrasté, un peu comme une sorte de ying/yang constant à travers toute l'histoire. Prenons l'exemple des personnages, il y a les américains qui sont contre la nouveauté contre les portoricains qui sont la nouveauté du pays. En prenant l'exemple des voix, il y a toujours cet alliance entre une voix très aigüe à une voix assez grave, très souvent montré par l'opposition femme/homme pour les timbres vocaux mais aussi pour les genres. Mais là où le contraste est le plus visible, c'est sur les éclairages puisque Spielberg fait un travail titanesque sur l'affichage de la lumière.

  3. Très belles chansons réimaginées

    On retrouve des titres qui ont déjà fait le succès de la pièce de théâtre et du film des années 60 mais cette fois complètement réimaginées avec plus de panaches et surtout une vision plus ouverte. On garde toujours l'énergie, voire plus, que dans le film précédent mais Spielberg cherche constamment le petit plus qui plaît à l'oeil et qui rend la scène plus grandiose : les pas de danses sont là, la mise en scène est impeccable et on profite d'être sur de plus grands décors.

  4. Une touche de légèreté

    En optant pour une comédie musicale, on perd la pression d'avoir une histoire digne d'un blockbuster et la complexité d'un univers crédible à créer. Ici, tout est compartionné à une époque précise, dans un endroit précis et avec un genre bien défini aussi. Pas besoin d'aller chercher trop loin, pas besoin de faire ses recherches, même si c'est toujours sympathique pour les plus curieux de faire une comparaison. Et forcément, quoi de mieux qu'un petit peu de musique pour illuminer nos coeurs pour la période des fêtes de fin d'année.

  5. Un peu plus cru aussi

    Dans son exploration de ce que le film critiquait déjà, Spielberg semble être un peu plus direct en donnant des clés bien plus explicites à des problèmes de la société américaine il y a 70 ans mais aussi dans le pays tel qu'il l'est aujourd'hui. Et même si le film donne l'impression de se concentrer seulement sur une communauté, les Puerto Ricains, ce n'est ni un film communautaire ni un film militant. Les conflits du film pourraient presque être transposés à d'autres communautés et l'impact serait tout aussi fort, mais dans ce cas précis, c'est bien l'esprit des habitants de Puerto Rico venus en Amérique qui est au centre de l'intrigue.

  6. Plein de nouveaux talents à suivre

    Le premier nom que nous allons retenir, c'est Rachel Zegler, qui a le rôle clé du film. Nous la reverrons dans Shazam! The Fury of The Gods, actuellement prévu pour 2023, et elle aura le rôle principal dans le film Disney Blanche-Neige. Mais c'est sans compter sur les autres rôles qui s'imposent à leur façon : Ariana DeBose qui joue la carte de l'émotion, David Alvarez et Mike Faist qui se donnent la réplique parfaitement et finalement Rita Morena qui fait le lien entre l'ancienne génération et la nouvelle en passant du rôle d'Anita dans le film de 1961 à celui de Valentina dans celui de 2021.

Les points négatifs

  1. Était-ce nécessaire ?

    Non seulement Spielberg ne répond pas à cette question, mais il n'aide pas à nous faire comprendre ce qui l'a poussé à le faire. Peut-être que c'est toujours cette idée disant qu'il « était temps » et que « le monde a besoin d'une histoire comme celle-ci ». Cependant, en avons-nous vraiment besoin alors que les comédies musicales ne sont pas forcément les films qui fonctionnent le mieux en ce moment ? En dehors de Cendrillon sur Prime Vidéo et des films d'animation comme Vivo ou Encanto, il n'y a pas énormément de sorties et ce sont surtou en animation que le succès se fait ressentir. De plus, cela reste une histoire qui se déroule dans les États-Unis des années 50 donc malheureusement ce n'est pas forcément remis au goût du jour avec un conflit et des moeurs d'une autre époque, auxquelles nous ne sommes pas tous vraiment sensibles.

  2. Ansel Elgort est le point faible du casting

    C'est dommage pour l'acteur mais il est peut-être le seul de tout le casting qui semble « faire tâche » dans le sens où il . Cela n'enlève rien à la qualité de ses ses cordes vocales et au fait qu'il sache jouer mais ici, il ne colle pas au reste du moule et donne vraiment l'impression d'être un vilain petit canard dans l'histoire qui ne colle ni aux Jets ni aux Sharks. Son rôle est une sorte d'entre eux mais lui-même dégage cette impression d'être totalement déconnecté du film.

Conclusion

Si vous n'aimez pas les comédies musicales, cette aventure n'est pas celle qu'il vous faudra en cette fin d'année. En plus d'être un genre particulier, il faut aimer le retour à une époque bien particulière dans un contexte très particulier qui correspond surtout à un pays particulier. Mais si vous cherchez une dose de légèrement, sans pour autant vous diriger vers quelque chose de trop enfantin comme Clifford ou trop biographique avec La Méthode Williams, cela vous changera des prochaines énormes sorties qui approchent comme Spider-Man No Way Home et Matrix Resurrections.

La longueur du film ravira les amoureux de musiques bien chantées, de mise en scène parfaitement maîtrisée et de jeux de lumières très parlant. Vous ressortirez forcément de la salle avec au moins un titre de la vingtaine présents dans la bande-originale sonore, mais ce film n'aura pas le même effet ou la même ampleur que La La Land et le fait qu'il sorte à cette période durant laquelle d'autres gros titres s'imposent… cela peut lui porter préjudice, à moins que l'on mise sur le côté différenciant et plus léger.

Cette nouvelle version apporte une vision plus moderne au classique des années 60 avec une vision retravaillée et sublimée, avec Spielberg aux commandes on ne peut s'attendre qu'à quelque chose de bien amené. Cependant, on manque un peu de coeur et d'originalité dans une recette qui a forcément tous les bons ingrédients. « Pourquoi ? » et « Pourquoi maintenant ? » s'imposeront peut-être comme les deux grandes questions avant et après avoir vu ce film.


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